• Pour ceux qui en ont assez de voir ce bout de chemin, voici ce qu'on trouve au delà du virage.

     


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    Chers amis, je vais être obligé de vous quitter pendant une période relativement longue.

    En effet, un changement dans mes activités, à partir de ce lundi, ne me permettra plus de consacrer le temps nécessaire à la rédaction d'un article journalier.

     

    Je mets donc ce blog en sommeil pour une période indéterminée.

     

    J'y ai pris beaucoup de plaisir, ai reçu beaucoup d'encouragements. Donc, je reviendrai, en espérant que l'hébergeur ne me jette pas aux orties.

    J'ai cherché à être le plus objectif possible, même si ma sensibilité personnelle devant certains événements devait ressortir. Le fil rouge de ce blog est l'Histoire ou plutôt les histoires du passé car j'ai voulu toucher à tout, ne rien m'interdire et varier les plaisirs. J'ai commencé avec quelques lignes puis me suis enhardi. Maintenant, je crois même que je suis trop long, je dois lasser le lecteur, par définition pressé.

     

    Lebuzuk Historik est tout jeune, n'a même pas un an, 9 mois très exactement, environ 250 articles, et déjà plus de 82.000 lecteurs, soit plus de 3 ou 400 par jour, venant de tous les continents, même hors du champ de <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Francophonie">la Francophonie</st1:PersonName> (voyez la mappe-monde).

    Ecrire un résumé d'une page sur n'importe quel sujet historique, chaque jour (ou presque) quand on n'est pas enseignant ni historien est un challenge que je souhaitais mener le plus loin possible. J'ai tenu le rythme pendant 9 mois et n'ai pratiquement jamais été contredit pour le fond de ce que j'avançais.

     

    Vous, mes fidèles lecteurs, je vous devais ce rendez-vous quotidien, même si souvent il m'en a coûté de le concrétiser. Nous nous retrouverons mais après cette phase de plusieurs mois où mes pas me mènent sur un autre chemin (d'où la photo).

     

    Merci pour votre fidélité.

    Papyves. ( c'est ainsi que m'appellent mes petits-fils ).

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    Elevé par les missionnaires, après le décès de ses parents, dans cette région appelée alors Oubangui-Chari (du nom des fleuves locaux), Jean-Bedel Bokassa s'engage dans l'Armée française à l'âge de 18 ans, en 1939, ce qui va l'amener à participer, dans les rangs des Forces françaises libres, au débarquement en Provence et à la bataille du Rhin. Il servira la France plus de 20 ans.

    Dans son pays d'origine, la Centrafrique, David Dacko arrive au pouvoir en 1959, juste avant l'indépendance, lorsque le Président Barthélémy Boganda est tué dans un crash d'avion. En 1964, lorsque Dacko voit revenir son cousin Jean-Bedel au pays, en capitaine de la Légion, tout auréolé de gloire et la poitrine couverte de médailles, justement gagnées en Indochine et en Algérie, il n'hésite pas une seconde à lui confier, avec le titre de Chef d'état-major et le grade de colonel, la réorganisation de l'Armée à Bangui. Fin 1965, le chef de la Gendarmerie tente un coup de force pour destituer Dacko mais c'est J.B. Bokassa qui retournera la situation à son profit en neutralisant les gendarmes et en prenant le pouvoir, le 31 Décembre 1965. C'est ce qu'on appellera le « coup d'Etat de la Saint-Sylvestre ».

    Dans les premières années où il assoie son pouvoir de façon brutale, avec l'assentiment tacite de la France, Bokassa reste populaire du fait des grandes idées de retour à la terre, de réforme agraire et de valeur travail. Rapidement cependant, le « soudard », comme l'appelait le Général de Gaulle, perd tout sens de la mesure et, grisé par le pouvoir absolu, il s'auto-proclame « Président à vie » en 1972, puis « Maréchal » en 1974, en souvenir de Napoléon qu'il avait étudié en France. C'est par une monumentale et fastueuse cérémonie, en Décembre 1977, au cours de laquelle il se place lui-même la couronne « d'Empereur » sur la tête, que le ridicule atteint son comble. Pour l'occasion, le souverain avait revêtu le même costume que le Maréchal Ney lors du sacre de Napoléon 1er mais, parmi les 5.000 invités, aucun Chef d'Etat n'avait fait le déplacement.

    Le pays est mené d'une main de fer, avec son lot d'exécutions et de torture contre les opposants, les ressources détournées « normalement » et le peuple reste à l'écart des distributions, bien évidemment. Pour payer les fonctionnaires, JBB se tourne vers le voisin Libyen. Afin de séduire Kadhafi, de qui il attend une aide financière, il n'hésite pas à se déclarer musulman et à changer son nom pour des consonances plus coraniques.

    En Janvier 1979, des étudiants manifestent contre le prix élevé qu'ils doivent payer pour confectionner l'habit à l'effigie de l'Empereur. Bokassa 1er s'implique personnellement dans la répression de ce mouvement qui fait une centaine de morts parmi les étudiants. Dés lors, non seulement « notre cher ami » n'est plus en odeur de sainteté auprès de la diplomatie française  mais il devient carrément gênant. Le 21 Septembre de la même année, lors d'une nouvelle visite qu'il effectue en Libye, la France de Valéry Giscard d'Estaing lance une opération commando, appelée « Opération Barracuda » dont l'objectif est double : destituer le dictateur Jean-Bedel Bokassa pour le remplacer par son prédécesseur plus docile, David Dacko, et récupérer des documents compromettants liés à la proximité, voire l'amitié, entre les deux présidents, Bokassa et Giscard d'Estaing dont la passion de la chasse au gros gibier l'avait amené à de nombreuses reprises en Centrafrique. Les deux objectifs sont atteints.

    Pendant que l'Empereur déchu se réfugiait à Abidjan, en Côte d'Ivoire, la presse française, le Canard enchaîné et Le Monde en tête, ressortait une lettre de 1973, signée de la main de Bokassa lui-même et autorisant le don d'une plaquette de diamants de 30 carats au profit du ministre des finances de l'époque, un certain VGE. C'est dans cette rivière de diamants que va se noyer le Président Giscard, alors qu'il brigue un second mandat de 7 ans. A mesure que la polémique et les doutes enflaient sur la véracité de ces « cadeaux », VGE les balayait d'un silence de mépris. « Il faut laisser les choses basses mourir de leur propre poison » déclare-t-il. Erreur, car les électeurs se sont passionnés pour cette affaire bien exploitée par la gauche et certains gaullistes. Qui ne dit mot, consent. C'est finalement François Mitterrand qui rafle la mise le 10 Mai 1981.

    Jean-Bedel reste en exil pendant 4 ans chez Houphouët Boigny, pendant que son successeur à Bangui tente de rétablir un fonctionnement républicain des institutions, puis on le revoit en France, dans les Yvelines jusqu'en 1986, où il se décide à rentrer dans le pays qui l'a condamné à mort. En l'espace de 6 ans, de 1987 à 1993, sa peine sera commuée en prison à vie, puis en 10 ans de réclusion puis en amnistie. Il meurt en 1996 d'un arrêt cardiaque, à 75 ans, persuadé que son peuple et ses 17 femmes l'avaient toujours aimé. Il laisse 50 enfants reconnus.

    Il est étonnant de constater, au travers de cet exemple, que les intérêts de la France aient conduit ses présidents successifs à appuyer des dictatures africaines jusque dans leurs aberrations les plus flagrantes.

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    Helmut et Erika Simon, un couple de randonneurs allemands, parcourent les Alpes de Ötz, le 19 Septembre 1991, à 3.200 mètres d'altitude, dans les Dolomites à la frontière entre l'Italie et l'Autriche. Soudain, sur le glacier Similaun, au Sud Tyrol, un corps humain couché sur le ventre semble sortir de la glace. Il s'agit d'un homme, qu'on nommera donc « Ötzi ou Oetzi » (prononcer Eutsi), enseveli sous une couche de glace depuis des millénaires, avec ses arcs et ses flèches.

    La découverte de ce corps (ce n'est pas seulement un squelette), surpris par la mort pendant sa marche, est une source d'études incomparable pour les scientifiques de l'ère post-néolithique qui peuvent analyser le moindre grain de céréale conservé dans sa chaussure de cuir, comme les restes de ses derniers repas, congelés à l'intérieur des viscères. On saura ainsi qu'il avait mangé des céréales, du cerf et du bouquetin. Surtout, les objets qu'il avait emportés seront précieux de renseignements.

    Transportée à l'Institut Médico-légal d'Innsbruck pour expertise, la momie des glaces va bouleverser ce qu'on savait des Homos Sapiens d'il y a 6.000 ans. Ayant vécu vers 4.550 av J.C. selon la datation C.14 affinée par SMA (spectrométrie de masse par accélérateur), c'est-à-dire avant les mégalithes de Stonehenge et avant la pyramide de Khéops, cet homme de 46 ans, barbu et tatoué, ne mesurait que 1,60 m pour environ 50 kg. Son état général, au moment du décès, était mauvais, côtes fracturées, vaisseaux sanguins calcifiés, parasites dans les intestins mais Ötzi n'avait pas de caries dentaires.

    Plusieurs fractures, ainsi que la présence d'une pointe de flèche de silex ayant traversé l'omoplate gauche, laissent à penser que l'homme a été agressé et serait mort d'une forte hémorragie interne. C'était vraisemblablement un chasseur puisqu'on a retrouvé, auprès de lui, deux arcs dont un inachevé en bois d'if, 14 flèches dans leur carquois, une hache de cuivre, un couteau à lame de silex dans son étui, un nécessaire à feu (amadou et silex). Il fut aussi trouvé des récipients en écorce de bouleau, une corde végétale, des tendons issus d'un animal de grande taille et des champignons enfilés sur une lanière de cuir, probablement à usage médicinal contre les parasites. Il était vêtu d'une peau de cerf et d'une cape en fibres végétales et se protégeait du vent et de la pluie par une grande hotte, genre poncho, montrant ainsi qu'il était adapté à la vie en montagne. Mais les graines et pollens retrouvés sur et dans son corps situent son habitat  à moins de 1.600 m d'altitude, dans la zone de forêts fréquentée par les cervidés. Les dernières expertises paléo-génétiques confirment l'origine européenne d'Ötzi et le différencient des populations méditerranéennes du Sud.

    Un élément a beaucoup intrigué les scientifiques, c'est la hache chalcolithique (chalco en grec = cuivre) dont la possession est associée au prestige et à un rang social élevé. Peut-être, s'était-il enfui dans la montagne après l'avoir volée. Ces armes en cuivre, à une époque si ancienne, bousculent la hiérarchie historique habituelle qui les plaçait, dans l'Europe néolithique, pendant le Chalcolithique, intermédiaire entre les âges de pierre (lithique) et de bronze (alliage cuivre et étain), plutôt entre 2.500 et 1.000 av J.C. Sa présence confirme bien, en outre, la colonisation des hauts massifs des Alpes à la fin du IVème millénaire.

    Avec le réchauffement climatique accéléré que l'on observe aujourd'hui, les glaciers vont peut-être nous offrir d'autres surprises de ce type. Ce qui permettrait de mieux suivre encore le cheminement et les conditions de vie de nos lointains parents. Ce serait une chance. La prétendue « malédiction d'Ötzi », à l'instar de celle de Toutankhamon, n'étant née que dans l'esprit malin d'écrivains mercantiles.

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    Après un long plaidoyer, passionné, du Garde des sceaux, Maître Robert Badinter, les trois-quarts des députés de l'Assemblée nationale française, soit 369 sur 482, votent l'abolition définitive de la peine de mort, le 18 Septembre 1981. Ce vote, historique mais tardif en Europe, donnera lieu à une Loi d'abolition, en date du 09 Octobre 1981. La France était, en effet, avec la Turquie, le dernier Etat d'Europe occidentale à appliquer encore la peine capitale. Exit la « Guillotine ».

    Sous l'Ancien régime, avant 1791, la peine capitale, souvent prononcée, était exécutée de diverses manières : par décapitation à la hache pour les nobles, pendaison pour les voleurs, bûcher pour les hérétiques ou encore écartèlement par 4 chevaux pour les régicides ou membres brisés sur la roue pour les crimes les plus violents. La mort était donc souvent précédée d'une longue agonie, sauf pour les militaires qui étaient fusillés.

    La Constituante souhaite, tout en gardant la peine de mort, supprimer cette forme de torture. Un député, le Docteur Guillotin, propose que la mort soit donnée de la même façon pour tous et de façon subite et nette. « Le criminel sera décapité ; il le sera par l'effet d'un simple mécanisme » traduit le législateur. Ce que le code pénal de 1791, toujours en vigueur au moment où Badinter parle, transforme en « Tout condamné à mort aura la tête tranchée ».

    Restait à trouver le « simple mécanisme ». Antoine Louis, secrétaire de l'Académie de chirurgie, s'y attelle. Une machine couperet, expérimentée à l'hôpital de Bicêtre sur des cadavres, en Avril 1792, semble donner satisfaction. Comme les châtiments, pour être exemplaires, sont publics, on lui adjoint une haute estrade, appelée « échafaud ». La première exécution, grâce à cette « Louisette » peut alors intervenir, le 25 Avril. Louis ne sera pas le seul à laisser son nom, dans le langage du peuple, à cette solution définitive. Guillotin bien sûr passera à la postérité mais on lui donnera aussi le nom de « Mirabelle » (en pensant à Mirabeau), de « la Veuve » sous la Révolution ou « le Massicot » au XXème siècle, celui de la presse.

    Au fil du temps et des décapitations, l'opinion publique et donc les gouvernements chercheront à « assouplir » le procédé, voire à en proposer l'abolition. En 1870, Crémieux supprime l'échafaud par un décret mais les têtes continuent à tomber. Puis, en 1939, Edouard Daladier, le président du Conseil, abolit les exécutions capitales publiques. Elles se feront désormais à l'abri des enceintes des prisons. Mais un courant de plus en plus fort, après 1968, prône l'abolition pure et simple. Cette vague est pourtant contrebattue par des événements dramatiques où des enfants, notamment, sont sauvagement assassinés, ce qui fait remonter le taux des partisans de la guillotine.

    La Convention européenne des Droits de l'homme exclut la peine de mort, sauf en temps de guerre par son protocole n°6 de 1985 puis en toutes circonstances par son protocole n°13 de 2002. Les 27 pays ont ratifié cette clause et la Turquie, qui frappe à la porte de l'Europe depuis longtemps, a du abolir la peine capitale en 2002, pour rester crédible.

    Mais, dans le monde, nombreux sont encore les pays où ces exécutions se pratiquent toujours, et pas des moindres. En 2000, Amnesty International annonce que 88 % des exécutions ont lieu dans 4 pays seulement : Chine avec un record de plus de 1000, Arabie Saoudite avec 123, Etats-Unis avec 85 et Iran avec environ 75 exécutions. Obama et McCain étaient partisans de la peine de mort avant d'être candidats. Aujourd'hui, en pleine campagne, le sujet n'est plus abordé pour ne pas fâcher.

    Bien qu'elle ne puisse plus être rétablie, du fait de la ratification du protocole européen, la peine de mort continue à être réclamée, en France, pour les crimes odieux, commis notamment sur des enfants. La Sofres comptait 42 % de Français pour son rétablissement, en 2006 mais les sentiments de l'opinion sont très fluctuants dans ce domaine, au gré de l'actualité. Car, fort heureusement, l'abolition va dans le sens de l'Histoire. Même le Rwanda, où de bien vilaines choses se sont passées récemment, l'a abolie en 2007.

    On sait maintenant que la peine de mort n'est pas dissuasive et ne fait pas baisser la grande criminalité. « Et si la peur de la mort arrêtait les hommes, vous n'auriez ni grands soldats, ni grands sportifs » nous rappelle Robert Badinter.

    Pour ma part, je préfère me ranger derrière Voltaire, Hugo, Jaurès, Camus et même Brassens plutôt que suivre Montesquieu, Rousseau, Comte, Le Pen ou Berlusconi. Bon, coupez !

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