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    Mine de rien, il s'en fallut de peu que l'Amérique ne fût française. En 1534 déjà, sous François 1er, Jacques Cartier s'installe au Canada, suivi en 1604, sous Henri IV, par Samuel de Champlain et Pierre de Guast au Nouveau-Brunswick et au Sud des Grands Lacs. Puis vinrent le Mayflower, le Marquis de Lafayette, les Comtes de Grasse et de Rochambeau, ( il fallait être noble et riche pour armer des navires ), le Père Jacques Marquette, Le Moyne d'Iberville et quelques aventuriers.

    C'est le 09 Avril 1682 que le Français Robert Cavelier de la Salle prend possession de l'immense plaine centrale qui s'étend de la rive droite du Mississipi, à l'Est, jusqu'aux Rocheuses, à l'Ouest, et aux sources du Missouri, au Nord, soit le tiers des Etats-Unis actuels. Il nommera cette région Louisiane, en référence au roi Louis XIV. De même, la Nouvelle-Orléans devra son nom au Régent Philippe d'Orléans.

    Les Acadiens, colons français chassés du Canada oriental ( Acadie ) par les Anglais lors du « Grand dérangement » de 1755, rentrèrent en France ou s'installèrent en Louisiane où ils peuplèrent les bayous ( étendues d'eau sous des havres de verdure ) dans le delta du Mississipi alors que les Anglais reçurent, outre le Canada, toute la rive gauche du fleuve, lors du Traité de Paris en 1763. A force de déformation linguistique, les Acadiens sont devenus les « Cadiens » puis les « Cajuns ». Aujourd'hui, près de 550.000 Américains de Louisiane, pourtant véritable melting-pot, revendiquent les origines de ces 4.000 déportés français.

    En 1803, après une courte rétrocession de la région aux Espagnols, Napoléon Bonaparte, qui a besoin d'argent pour ses guerres en Europe, vend la Louisiane, trop éloignée, aux jeunes Etats-Unis pour un montant de 15 millions de dollars, somme énorme à l'époque. Ce sera le 18° Etat américain, officiellement désigné le 30 Avril 1812 dont la prospérité s'appuiera sur le coton, la canne à sucre puis le sel, le pétrole, le gaz et enfin le tourisme.

    Dans l'Amérique d'aujourd'hui, nombreux sont les lieux qui rappellent ce passage des colons français : Des Moines, Montpelier, Bâton Rouge, Lafayette, Paris, Nouvelle-Orléans, Macon, Bayard, Orange, Albertville, Beaumont, etc ...

    Depuis 1994, un congrès annuel rassemble, pendant 10 jours, toute la diaspora acadienne répartie partout dans le monde. «  Je me souviens que, né sous les lys de France, j'ai grandi sous la rose anglaise ... » Le début de ce poème, dont le Québec a extrait les trois premiers mots pour en faire sa devise, résume tout l'attachement de cette population à son histoire et à ses traditions, attaquées de façon virulente ou insidieuse par son puissant voisin.

    Mais le Québec résiste mieux que la Louisiane qui n'a pas bénéficié de Loi 101, imposant, en 1977, le français comme langue officielle. «  Speak white  » est encore le reproche le plus répandu dans les quelques familles acadiennes qui cherchent à conserver leurs racines françaises.

    En offrant aux Etats-Unis, en 1886, la statue de la Liberté, œuvre du Français Bartholdi, la France ne se doutait pas que l'aide que ses ancêtres conquérants leur avaient apportée lui serait un jour rendue, à Vimy ou à Omaha Beach.

    Merci, « cousins ».

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    Au moyen âge, partis des îles Marquises, les Polynésiens naviguent déjà, en catamarans, sur tout l'océan pacifique. Ils découvrent alors, vers 500 après J.C, une île volcanique triangulaire, où il fait en permanence 20°celsius, isolée à 4.000 km environ de toute autre terre, Chili à l'Est, Tahiti à l'Ouest, Galápagos au Nord et Antarctique au Sud. Ils créent ainsi la civilisation des « Rapa-Nui » dont il ne reste que la langue.

    Cet éperon rocheux de la dorsale orientale du Pacifique Sud fut nommée « île de Pâques », le 06 Avril 1722, par le capitaine hollandais qui la croisa par hasard, un dimanche de Pâques, avec ses trois navires de la Société commerciale des Indes. Avant lui, un pirate du nom de Edward Davis l'aperçut en 1687 mais ne daigna pas y débarquer. Ce ne fut pas le cas de l'espagnol Felipe de Haedo qui, croyant être le premier, annexa l'île pour le compte de la couronne espagnole en 1770, sous le nom de « île de San Carlo ». L'Anglais James Cook, lui-même, l'explora sans enthousiasme en 1774 et enfin le Comte français J.F.G. de La Pérouse en dessina les contours pour Louis XVI. Aujourd'hui, l'île de Pâques, qui a perdu sa végétation, est sous juridiction chilienne et les descendants des premiers Rapa-Nui sont incapables de déchiffrer l'écriture « rongo-rongo » sur tablettes de bois, unique au monde.

    A son apogée, l'île abrita quelques 10.000 habitants au XVII° siècle mais ce nombre chuta jusqu'à 111 en 1877, presque l'extinction, du fait des pénuries alimentaires, de la déforestation, de la déportation massive de travailleurs vers les mines du Pérou, de l'élevage intensif des moutons et des maladies importées par ceux qui pouvaient revenir au pays. Aujourd'hui, les Pascuans sont environ 4.000 à majorité chilienne et leur patrimoine est protégé par l'UNESCO.

    Depuis que la NASA a agrandi l'aérodrome de Mataveri pour d'éventuels atterrissages d'urgence de la navette spatiale, les gros porteurs déversent des flots de touristes curieux. Ce qui frappe le visiteur, ce sont ces mystérieuses statues de pierre représentant des alignements de personnages, tournant le dos à la mer et coiffés d'un drôle de chapeau cylindrique. Comment ces monolithes « moaïs » de plusieurs dizaines de tonnes ont-ils pu être transportés depuis les carrières de basalte où ils ont été taillés, à même la montagne volcanique, cela reste un mystère. On songe aux rondins de bois qui ont servi à faire rouler les menhirs celtes ou les blocs cubiques des pyramides. Est-ce là l'explication de la totale déforestation de l'île, notamment palmiers ? Le bois aurait plutôt servi à la construction de bateaux qui ne sont jamais revenus.

    Certains prétendent que les 838 mégalithes moaïs recensés, dressés sur 300 « ahus », plates-formes sacrées, sont soit la représentation des ancêtres ou des chefs successifs, soit la prière faite aux Dieux pour que cesse la période interminable de sécheresse qui provoqua une gigantesque famine. N'étant pas exhaussés, ils auraient renversé, de rage, bon nombre de statues. La tradition de « l'homme oiseau » consistant en une course, aller retour à la nage, pour rapporter l'œuf d'un oiseau, déposé sur les rochers voisins, aurait pu, dit-on, leur sauver la vie.

    Pourquoi chercher, à tout prix, le secret de cette civilisation disparue. C'est si beau, une île mystérieuse.

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    Qui se souvient du Vélosolex, cette bête hybride entre la moto, la mobylette et le vélo ? La technique va si vite qu'on oublie l'origine de nos moyens de locomotion. Le vélo, par exemple, raccourci de « vélocipède » n'a pas toujours eu des pédales pour faire tourner ses roues. Nos ancêtres, en effet, avançaient en poussant alternativement avec les pieds une curieuse machine appelée « draisienne ».

    Le Baron allemand Karl Friedrich Drais von Sauerbronn est le premier à avoir breveté, en 1817, une machine à deux roues, orientable et propulsée par la seule force humaine. Munie d'une selle réglable et d'une direction à pivot pour orienter la roue avant, elle permettait pour la première fois d'aller plus vite qu'un homme à pied, tout en étant assis. Pour s'arrêter, le conducteur freinait ... avec les pieds.

    Le premier vélocipède, grossièrement taillé en bois, pesait environ 23 kilos et affichait des pointes à 12,5 km/h. Quand le Baron est venu présenter sa draisienne au jardin du Luxembourg à Paris, le 04 Avril 1818, il s'attendait à de la curiosité mais pas aux moqueries de la populace qui le traita d'excentrique. Il en fut beaucoup affecté et devint aigri, taciturne et amer, au point de mourir, en 1851, solitaire et privé de réputation.

    Sa draisienne, pourtant, fut beaucoup copiée ( ce qui était facile puisqu'elle était en bois ) et rapidement améliorée par l'ajout de cale-pieds, d'une plaque de bois derrière la roue avant pour, en la pressant avec le pied, remplacer les freins . Les évolutions majeures furent celle de Pierre Michaux, un serrurier français qui adapte un pédalier directement sur la roue avant et invente le mot « vélocipède » de véloce (rapide) et pède (pied), celle de James Starley qui crée le « Grand Bi » avec une roue avant de 1,50 m de diamètre pour aller plus vite, et une roue arrière de 30 cm ( bonjour l'équilibre ) puis celle de l'anglais Lawson, incapable de monter sur un grand Bi, qui imagine la transmission par chaîne et enfin celle de Dunlop qui adapte un bandage caoutchouc pneumatique, amélioré peu après par Michelin. Les rayons sont bientôt de conception tangentielle plutôt que radiale, ce qui permet de mieux absorber les vibrations de la route, les roues plus légères et les cadres creux tandis que les selles s'assouplissent.

    Comme toujours lorsqu'une découverte voit le jour, d'autres inventeurs se lèvent pour s'en attribuer la paternité chronologique. Ce fut, bien sûr, le cas avec cet ancêtre de la « bicyclette » qu'un journaliste français présenta, dans son histoire de la vélocipédie en 1891, comme une copie du bicycle du Marquis de Sivrac, rebaptisé, selon lui, « vélocifère » sous la révolution française. En fait, le vélocifère ou célérifère était une calèche.

    Aujourd'hui, le vélo dont le succès ne se dément pas, a conquis le monde entier en étant souvent le bien le plus précieux des familles pauvres.

    Bravo, la « petite reine » !

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    Sur cet ensemble de rochers battus par les vents que sont les îles Falklands, les moutons étaient plus nombreux que les hommes avant ce 02 Avril 1982 où 5.000 fusiliers marins argentins débarquèrent pour prendre possession de l'archipel. Les 60 marines présents durent se rendre. La guerre des Malouines ( guerra de las Malvinas ) était commencée.

    En proie à des difficultés politiques internes, les dictateurs Argentins  du Général Galtieri avaient besoin d'une guerre pour faire diversion. Ils savaient, bien sûr, que ces rochers perdus au Sud de l'Océan Atlantique étaient colonie britannique depuis 1833, après avoir été français puis espagnols, mais ils ignoraient que la fière détermination de Margaret Thatcher serait plus forte que leur nationalisme exacerbé. La crainte de voir leurs frontières remises en cause groupa, en outre, une majorité d'Etats aux Nations Unies en faveur du Royaume-Uni.

    Les britanniques lancèrent une Force aéronavale autonome ainsi qu'une Force d'assaut amphibie. Les opérations commencèrent le 1er Mai avec les attaques de la Royal Air Force, basée sur l'île de l'Ascension, contre l'aéroport de Port Stanley, relayés par les sous-marins qui coulèrent le croiseur Belgrano et ses 321 passagers. Ce torpillage eut pour conséquence stratégique de contenir la flotte argentine dans les ports, loin de l'escadre britannique. De leur côté, les Anglais subirent la perte du destroyer Sheffield, atteint par un Exocet ( conception française ) tiré depuis un Super-Etendard ( lui aussi français ) puis perdirent plusieurs autres bâtiments du fait de la faiblesse des défenses antiaériennes de bord.

    Au sol, après le débarquement amphibie sur les côtes Nord, le plan visait à se rendre maître de Darwin et Goose Green, avant de se tourner vers Port Stanley. Ce qui fut possible avec l'arrivée, le 1er Juin, de 5.000 soldats britanniques supplémentaires, débarqués du Queen Elisabeth II. Le 14 Juin, le commandant de la garnison, Mario Menendez, offrit sa reddition avec 9.800 hommes.

    Cette guerre de 74 jours, à laquelle participa le prince Andrew comme pilote hélico sur l'Invincible, causa la mort de 255 britanniques et 712 Argentins. En moins de trois mois, la souveraineté britannique avait été restaurée sur ces territoires et les forces argentines défaites, ce qui contribua au départ de la junte militaire et à l'instauration lente d'un régime démocratique. Elle aura aussi contribué à la popularité de la « Dame de fer » et à la victoire de son parti en 1983.

    On ne défie pas impunément la couronne britannique, où que soit planté son drapeau, fut-il même dressé au sommet d'un caillou lointain. Je me demande ce que ferait la France si l'un de ses atolls du Pacifique était ainsi menacé. N'est pas Thatcher qui veut !

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    Sur la mappemonde, la France est toute petite au bout de la presqu'île européenne. Pourtant, si on inclut ses possessions dites « d'outre-mer », la France est présente sur tous les continents et océans du monde, même après avoir rendu leur liberté à ses anciennes colonies. Les territoires et départements d'outre-mer sont tous des îles à l'exception de la Guyane et de la Terre Adélie et représentent 1,5 millions d'habitants sur 120.000 km2.

    C'est par la loi du 19 Mars 1946 que les départements d'outre-mer ( DOM ) ont été créés, avec préfet et représentation nationale. Ceux-ci comprennent la Guyane ( française depuis 1605 ) le plus vaste, la Guadeloupe et la Martinique ( depuis 1635 ) volcaniques ainsi que la Réunion (1642) le plus peuplé. Ces terres lointaines, qui font maintenant partie de l'Union Européenne en tant que Régions ultra-périphériques, étaient les plus anciennes colonies de l'Empire français. Mayotte (1841) la musulmane des Comores tout comme St Pierre et Miquelon près du Canada ( découvert par Jacques Cartier en 1534 ) sont des collectivités territoriales à statut particulier.

    Les DOM se distinguent ainsi des Territoires d'outre-mer ( TOM ) dont le statut est aussi différent, avec une autonomie plus grande, l'Etat français n'y exerçant que des fonctions régaliennes. Ce sont la Polynésie française (1885) et ses 118 îles qui administre aussi l'atoll de Clipperton, ce sont Wallis et Futuna (1886) qui ont la particularité de conserver 3 rois coutumiers et les Territoires des terres australes et antarctiques françaises ( TAAF ) non habitées qui comprennent les îles Saint-Paul et Amsterdam, les archipels Crozet et Kerguelen ( voir mon billet du 12 Février) ainsi que la Terre Adélie.

    La Nouvelle Calédonie (1874) a perdu son statut de TOM en 1998 et se trouve classée en collectivité sui generis ( institutions spécifiques notamment coutumières ) avec 3 provinces et 3 assemblées. Elle parviendra, selon les accords, à sa pleine souveraineté Kanak vers 2015.

    On citera aussi les « Iles Eparses » de l'océan Indien, nommées Glorieuses, Tromelin, Europe, Juan de Nova et Bassas da India.

    Mentionnons enfin deux figures qui ont marqué l'histoire de ces territoires éloignés, Toussaint-Louverture et sa lutte contre l'esclavage puis Aimé Césaire, député et écrivain.

    Stratégiquement, ces îlots ou terres du bout du monde ont une importance capitale pour la France qui peut ainsi, outre les escales maritimes, utiliser un site de lancements, Kourou, idéalement placé sur l'équateur, réaliser des essais nucléaires sous-marins ou se prévaloir d'immenses « zones économiques exclusives » s'étendant jusqu'à 200 milles marins des côtes ( 370 km ).

    Au nom évocateur de certaines destinations, Tahiti, Papeete, Bora-Bora, Marquises, Gambiers, on se prend à rêver d'une mutation ..... à l'autre bout de la France.

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