• <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    La guerre de Sept ans, qui a vu la France s'opposer à l'Angleterre, l'Espagne et le Portugal, s'achève tristement par le Traité de Paris, en Février 1763. Le duc Etienne de Choiseul, Premier ministre du roi Louis XV ne peut que signer la quasi-disparition du premier Empire colonial français. La France va ainsi céder, à l'Angleterre, ce qui lui reste de l'immense Louisiane, sur la rive gauche du Mississipi, la Nouvelle France ( futur Québec ), sauf Saint-Pierre et Miquelon et ses possessions indiennes, en ne conservant que 5 comptoirs.

    Après ce désastreux traité de Paris, les Anglais sont présents sur tous les continents et menacent même d'étendre leur emprise sur la Méditerranée où ils possèdent déjà Gibraltar et Minorque, repris justement aux Français en 1763. Choiseul veut redonner au roi une île en Méditerranée, sorte de base stratégique pour éviter l'encerclement anglais.

    Or, voici que la République de Gênes demande, une fois de plus, le soutien des français pour s'opposer à une révolte en Corse, île qui se trouve sous domination de Gênes depuis 1284. C'est l'occasion qu'attendait le ministre Choiseul pour envoyer des troupes sur l'île, sans déclencher de guerre, et aux frais des Génois. Au lieu de mater la révolte, Choiseul cantonne les milliers de troupes dans les ports et les forteresses et joue les médiateurs entre la Corse et la République de Gênes.

    La dette ainsi accumulée pendant plusieurs années deviendra trop lourde pour la République ligure qui devra céder « provisoirement » ses droits de souveraineté sur l'île, par le traité de Versailles, le 15 Mai 1768. Accord provisoire, en effet, car le territoire lui serait rendu après le paiement d'une rente annuelle de 200.000 livres, pendant 4 ans. Gênes, ruinée, sera incapable de rembourser ces frais exorbitants.

    La Corse restera à la France. Mais, depuis 1755, les Corses s'étaient choisi un chef, en la personne de Pasquale Paoli, qui ne voulait être ni Gênois ni Français, mais prônait l'indépendance et avait même écrit une Constitution. Après le traité de Versailles, qui s'est décidé sans lui, Paoli appelle le peuple aux armes. Le roi envoie une expédition en Août 1769, sous la conduite du marquis de Chauvelin, insuffisante pour venir à bout de la résistance corse qui s'illustre à Borgu. Choiseul renvoie alors une nouvelle expédition, de 20.000 hommes cette fois, dont des volontaires corses, qui débarque le 09 Avril, avec le comte de Vaux, Dumouriez et Mirabeau. Le 09 Mai, les troupes de Paoli sont défaites à Ponte-nuovo et lui-même se réfugie en Angleterre, un mois plus tard. Le 23 Juin 1769, une Consulta prête serment de fidélité au roi de France.

    Ce morceau de France est maintenant bien arrimé à la métropole et ce ne sont pas les attentats périodiques des nouveaux indépendantistes qui entameront le profond sentiment patriotique de ses habitants. Ceux-ci peuvent être fiers de leur « île de beauté ».

    <o:p> </o:p>

    votre commentaire
  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Hormis les exemples avec Israël, peu de guerres entre nations auront été aussi courtes que celle qui opposa les Français aux Prussiens, vite rejoints par tous les royaumes allemands, en 1870-71. Six mois, en effet, suffirent pour parachever le désastre français qui provoqua l'effondrement de l'Empire après la défaite de Sedan, où se trouvait Napoléon III lui-même, et pour souder l'unité allemande derrière Bismarck.

    Tout est parti de la vacance du trône d'Espagne, auquel se présente Léopold de Hohenzollern mais que Napoléon III ne veut pas voir occupé, une nouvelle fois, par un prétendant germanique, ce qui placerait la France en étau entre l'Espagne et l'Allemagne, comme au temps de Charles Quint. Il le fait donc savoir par un message porté au roi Guillaume de Prusse qui demande à Léopold de se désister. Cependant la France, par l'intermédiaire de son ambassadeur Benedetti, semble insister pour avoir une garantie de ce retrait et le roi de Prusse répond sèchement qu'il « n'a rien d'autre à dire à l'ambassadeur ». Son télégramme (la dépêche d'Ems) sera réécrit par le Chancelier Otto von Bismarck, en des termes plus offensants, ce qui entraînera la déclaration de guerre.

    Le fusil Chassepot français est supérieur au Dreyse allemand, aussi les Français partent-ils confiants. Mais les munitions sont achetées à la manufacture belge de Herstal qui dépend du Kronprinz et, naturellement, elles n'arriveront pas à temps, notamment à Sedan. De plus, les canons d'artillerie français datent des guerres Napoléoniennes alors que le Krupp est en acier et se charge déjà par la culasse. Enfin, les forces françaises, 265.000 hommes, sont globalement inférieures de moitié, en nombre, à celles des Prussiens qui alignent plus de 500.000 soldats. Comble de malheur, le haut commandement français sera défaillant.

    Il s'ensuit une série de défaites successives, d'abord sur la frontière Nord des départements de Moselle et d'Alsace, malgré quelques charges et contre-attaques héroïques, puis plus en profondeur. Bazaine, dans Metz, capitulera quasiment sans combattre, Mac-Mahon sacrifiera sa cavalerie pour assurer son repli face au Kronprinz, Napoléon III lui-même sera fait prisonnier à Sedan, le 02 Septembre 1870. Partout, « ça tombe comme à Gravelotte ». Bref, c'est le désastre en quelques semaines, les Allemands sont à Paris. Seule Strasbourg résistera ainsi que Belfort avec Denfert-Rochereau mais il devra capituler, lui aussi, puisque l'armistice est déjà signé, en Janvier 1871, et que Guillaume est proclamé Empereur du II° Reich à Versailles. Les pertes seront équilibrées, autour de 140.000 morts, des deux côtés.

    Cependant, la Garde nationale et les ouvriers de Paris refusent d'accepter la défaite et mettent en place un gouvernement insurrectionnel, la Commune de Paris, qui sera maté par Adolphe Thiers, lors de la « semaine sanglante » de fin Mai 1871.

    Le traité de paix, signé à la hâte, le 26 Février, à Versailles, sera confirmé par le traité de Francfort du 10 Mai 1871. La France doit rendre à l'Allemagne les pays annexés par Louis XIV en 1861, soit toute l'Alsace (sauf Belfort), une grande partie de la Moselle, et une plus petite de la Meurthe et des Vosges. De plus, des indemnités à hauteur de 6 milliards de francs or, ramenés à 5 milliards après négociations, seront imposées aux vaincus. Les troupes allemandes pouvant rester sur le territoire, tant que ces indemnités ne sont pas payées. Des souscriptions auprès de la population permettront de les payer, pour les dernières, en 1873. Une clause du traité permet aux habitants de cette nouvelle « Elsass-Lothringen » de choisir entre la soumission aux règles administratives d'outre-Rhin ou de partir. Environ 150.000 d'entre eux s'exileront. Mais le sentiment patriotique reste vivace, même sous l'occupation allemande et la « revanche » est dans tous les esprits. Bien qu'obligés de parler allemand, c'est en français que les trois départements perdus chanteront, jusqu'en 1918, le refrain connu suivant :

    « Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine,
    Et, malgré vous, nous resterons Français.
    Vous avez pu germaniser la plaine,

    Mais notre cœur, vous ne l'aurez jamais. »<o:p> </o:p> 

    votre commentaire

  • votre commentaire
  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Dès la fin de la guerre, en 1945, le Général de Gaulle déclare son intention de restaurer l'autorité de la France en Indochine que les Japonais avaient investie pendant le conflit mondial, alors que les Français en assumaient la souveraineté depuis le traité avec l'Empereur Tu Duc, en 1862.

    L'extrême orient asiatique était, au début du siècle, sous la domination britannique, pour la partie Ouest, du Siam (Thaïlande) jusqu'à l'Inde, et sous la domination française pour la partie Est, avec ce qu'on appelait « l'Indochine » et qui comportait le Laos, le Cambodge et le Viêt-nam, lui-même formé de trois provinces ( du Nord au Sud, Tonkin, Annam et Cochinchine ). L'insurrection du « Viêt-minh », parti communiste de Hô-Chi-Minh, aidé de la Chine, en Décembre 1946, déclenché après l'incident de Haiphong, contre le Corps expéditionnaire français, marque le début d'une guerre, où s'illustre le prestigieux général Jean de Lattre de Tassigny mais qui se terminera tragiquement, le 07 Mai 1954, par la défaite de Diên Biên Phù (DBP).

    Au bout de sept ans de conflit, dont les politiques français se désintéressent, le général Raoul Salan, qui connaissait bien l'Indochine, est remplacé, en 1953, par le général Henri Navarre à qui l'on demande un succès militaire sur le terrain pour que le gouvernement français soit en position de force à la Conférence de Genève. Le plan de Navarre consiste à retarder les infiltrations Vietminh vers le Laos, soutenues par les Chinois au Nord, pour préparer une grande offensive au Sud en Cochinchine. Pour cela, il choisit une place forte, très loin des bases de ravitaillement ennemies ( pense-t-il ) où il va établir un verrou retranché. Ce sera DBP.

    La grande plaine de DBP, qui s'étend sur 18km de long et 04 km de large, est bordée de collines boisées peu élevées. C'est, en réalité, une « cuvette » comme on l'appellera fréquemment. Le général Vo Nguyên Giap, qui en sera vainqueur, la matérialisera de façon expressive à ses officiers en mettant son poing dans son casque retourné : « les Français sont là et nous, nous sommes autour sur les bords ».

    Les premiers bataillons para sautent sur ce morceau de jungle, le 20 Novembre 1953, et commencent à en transformer les abords en camp retranché, avec un terrain d'aviation à 10 km au Sud, en prévision des ponts aériens pour les ravitaillements. Avec un peu d'artillerie et quelques chars, la position semble sûre face à des « viêts » dont on sous-estime les capacités d'armement. En effet, Hô Chi Minh mobilise magistralement ses troupes et envoie à Giap, outre 700 camions Molotova, quelques  260.000 « coolies » qui poussent discrètement dans la jungle 20.000 bicyclettes chargées lourdement de ravitaillement, munitions et pièces d'artillerie de 105 mm qui créeront la surprise, le jour de l'attaque. « Là où une chèvre passe, un homme peut passer ; là où un homme passe, un bataillon peut passer » disait Napoléon.

    Le 13 Mars 1954, après avoir encerclé la position par des tranchées invisibles dans la végétation, et réuni 60.000 « Bo-doï », soldats communistes, face aux 12.000 engagés du colonel Christian de La Croix de Castries ( lire de Castre ), le général Giap déclenche l'attaque en dévoilant son artillerie qui détruit en premier les pistes d'atterrissage. D'emblée, le sort de DBP est scellé. Le colonel Piroth, qui s'était complètement trompé sur l'analyse de l'artillerie ennemie, se suicide. Pour empêcher la défaite, Paris demande l'aide de l'aviation américaine qui combat en Corée mais le Président Eisenhower la refuse. Dès lors, on ne pourra plus compter que sur les parachutages, en limite d'autonomie de vol des Dakotas. Les vagues suivantes, comme celle du commandant Bigeard, seront prises sous le feu dès leur arrivée. Inférieurs en nombre mais plus vaillants, les paras, légionnaires et supplétifs tiendront 57 jours dans un enfer de bombardements et de tirs de tous types d'armement, même des orgues de Staline tirant en rafale.

    Le 1er Mai, Giap déclenche l'attaque générale. Les points d'appui disposés sur les collines, dont le nom de baptême était féminin, tombent les uns après les autres. L'avant-poste Béatrice, au Nord, tombe en premier puis Gabrielle et Anne-Marie, le second fortin au Nord. Après plusieurs jours, Dominique, au centre tombe également. Enfin, Huguette et Claudine, à l'Ouest, ne peuvent pas tenir sous le nombre. Le 06 Mai, Eliane, la dernière colline de la cuvette tombe à son tour. Seule, le point d'appui Isabelle, plus au Sud, combattra une journée de plus. Les corps inertes et les blessés des deux bords s'entremêlent. Les médecins et infirmiers, dont Geneviève de Galard, seule femme de 29 ans à DBP, qui n'avait pu redécoller avec le dernier avion, font des miracles mais n'ont plus de médicaments, tombés chez l'ennemi, lors de largages de nuit hasardeux.

    La bataille aura fait 25.000 victimes du côté Vietminh, 4.000 morts ou disparus du côté français et autant de blessés. Le calvaire des survivants n'était pourtant pas fini car 10.000 prisonniers furent traînés, dans la jungle, jusqu'à des camps de torture et d'avilissement d'où un tiers seulement reviendra.

    A Paris, l'annonce de la défaite provoque l'arrivée au pouvoir de Mendès France qui veut rétablir la paix très vite. Fin Juillet, la conférence de Genève débouche sur des accords de paix reconnaissant l'indépendance de l'Indochine et la séparation du Viêt-nam, le long du 17° parallèle, en deux entités qui s'opposeront bientôt par les armes et l'idéologie.

    Dans le monde, l'événement sera perçu comme un signal par tous les peuples en quête d'indépendance. Pour la première fois, une grande puissance avait été vaincue par un peuple décidé à se libérer d'une occupation étrangère. Les premiers à entendre ce message seront les Algériens qui enclencheront, dès le 1er Novembre 1954, une série d'attentats contre leurs colons français. En 1962, le leader nationaliste Ferhat Abbas écrit : " ...Cette bataille reste un symbole. Elle est le Valmy des peuples colonisés ".

    Diên Biên Phù ne fut qu'une bataille mais le traumatisme et l'impact psychologique qui s'en suivirent furent immenses. Certains officiers français, qui se retrouvèrent dans les Aurès peu après, ne voulurent pas lâcher, sur le papier, ce qu'ils avaient obtenu par le succès de leur mission, sur le terrain. La blessure est toujours là, longue à se refermer. Avec le temps, peut-être ...

    Voyez la vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=th7tImvzutc&feature=related

    <o:p> </o:p>

    2 commentaires
  • DBP