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Attentat du Drakkar
A la suite d’une série d’attentats
terroristes palestiniens, et malgré la présence
de la FINUL depuis 1978, les blindés du général
israélien Ariel Sharon envahissent une nouvelle
fois le Liban en Juin 1982.
Les milliers de palestiniens réfugiés dans
Beyrouth sont piégés par cette opération
de guerre dite « Paix en Galilée ». L’artillerie
et l’aviation israéliennes bombardent la capitale,
pendant qu’un blocus est organisé et que l’on
craint un carnage.Pour évacuer les fedayin de Yasser
Arafat ( ce que permettra l’opération Epaulard
des Français ), le gouvernement libanais de Gemayel demande
à l’ONU le déploiement d’une force
multinationale d’interposition ( FMI ) bientôt remplacée,
après les massacres de Sabra et Chatila,
par la FMSB, Force multinationale de
sécurité à Beyrouth.La France contribue à cette force,
à hauteur de 2.000 hommes, par
le biais de l’opération Diodon. Le
Groupement Aéroporté qui arrive à Beyrouth
en Septembre 1983 est composé de
plusieurs régiments parachutistes dont un régiment
de marche. La 3ème Compagnie du capitaine Jacky
Thomas, 1er RCP, s’installe dans le
bâtiment nommé Irma, haut de 8
étages et propice à l’observation du
Sud de la ville. Il le rebaptise « Drakkar ».Mais de nombreuses attaques contre des patrouilles ou des
groupes de véhicules vont émailler les
journées des paras : A 06 heures, en
ce dimanche 23 Octobre 1983, une violente
explosion détruit le bâtiment qui abrite,
près de l’aéroport de Beyrouth, le
quartier-général américain. Un camion bourré d’explosifs
se serait engouffré dans les sous-sols
de l’immeuble, faisant 241 victimes parmi les Marines.Vingt minutes plus tard, c’est à dire quasiment simultanément, une
autre explosion assourdissante fait trembler l’immeuble Drakkar,
où se trouvent 73 soldats français, qui s’effondre sur
lui-même aussitôt, les strates de béton
ensevelissant 58 parachutistes, en majorité appelés volontaires
du 1er RCP de Pau et faisant 15 blessés. En France,
le traumatisme est énorme pour les militaires. Par analogie
avec l’attentat américain revendiqué par le
Jihad islamique, on parle officiellement de
camion piégé, entré en force malgré
les tirs des sentinelles, bien qu’aucun soldat de garde
ne confirme cette version et qu’on ne retrouve aucune
trace du camion dans les décombres.Veut-on cacher que la dépollution du bâtiment par le
Génie français, après son occupation par les services secrets
syriens depuis 1982, connus pour piéger leurs locaux lors
de leur départ, a été incomplète et que des
explosifs subsistaient dans les entrailles du Drakkar ? Alors qu’en
haut lieu, on voit la main de l’Iran et du Hezbollah, cet
attentat serait-il imputable à la Syrie qui n’a jamais
accepté son éviction du Liban ?Annoncé à l’avance par le Président Mitterrand, un raid
de représailles par des avions Super-étendard sur une caserne
chiite à Baalbek ne surprendra qu’un berger égaré. A
la tragédie s’ajoute la honte d’un fiasco.Le malaise renait, 25 ans plus tard, lorsque le
président Sarkozy invite le président syrien Bachar el Assad
à assister au défilé du 14 Juillet 2008, surtout
lorsque l’on sait que l’une des sections du 1er RCP qui
doit défiler devant lui portera le nom du Lieutenant
Antoine de la Bâtie, victime du Drakkar. La Syrie,
en effet, était déjà à l’origine de l’assassinat de
l’ambassadeur de France au Liban, Louis Delamare en 1981.
Mais, côté Hezbollah, le terroriste Imad Mougnieh, mort en
Février 2008, ne faisait pas mystère de ses innombrables
attentats contre les amis des Juifs et ses enlèvements
dont Michel Seurat, otage mort en captivité. Qui croire ?Cet exemple montre que la politique est compliquée : doit-on
pardonner les erreurs passées des dirigeants étrangers ? Avait-on raison
d’accepter toutes les excentricités de Kadhafi en visite à
Paris en Décembre 2007 ? Avait-on raison d’accepter,
le 12 Septembre 2011, la poignée de main sur
le perron de l’Elysée du Président rwandais Paul Kagamé,
soupçonné de génocide ?Les 241 Marines, les 58 parachutistes du Drakkar et
les 75 soldats français tombés en Afghanistan depuis 2001
auraient aimé savoir s’ils sont morts pour une cause juste.
Tags : israël, Liban, syrie, marines, FMI, beyrouth, Finul, attentat, kadhafi, hezbollah, drakkar, parachutistes, gemayel, palestiniens, Kagamé, Baalbek, RCP, 23 Octobre
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Commentaires
Casting
Merci Patrick pour cette coquille et cette erreur de casting, corrigée. Merci aussi d'être fidèle à ce blog.
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Juste une petite rectification, c'est Sarkozy qui reçut Bachar el Assad et non Mitterrand en 2008. Mais tout le monde aura corrigé. Quant à savoir s'il faut recevoir ces dictateurs, un politique te dira oui Papyves pour de multiples bonnes raisons (cf. Mitterrand avec Jaruzelski) commerciales, diplomatiques, humaines, etc. Soyons heureux d'être libres de ne pas serrer la main de ces individus.