• Albert à Lambaréné.

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    C'est le 04 Septembre 1965, dans l'hôpital qu'il a créé, que meurt Albert Schweitzer qui fut tout à la fois musicien, philosophe, théologien et surtout médecin.

    Né à Kaysersberg en 1875, dans une Alsace devenue allemande après la défaite de Sedan, Albert passe son enfance à Gunsbach, près de Colmar, où son père, pasteur protestant, l'initie à la musique. Dès l'âge de 09 ans, il joue de l'orgue à la paroisse du village. Faisant ses études en allemand, il n'en dévore pas moins les livres en français de la bibliothèque de son père. Après avoir obtenu son baccalauréat à Mulhouse, en 1893, et terminé son service militaire, il suit des études de théologie et de philosophie à Strasbourg. Une thèse sur Kant en philo suivie d'une autre en théologie l'orientent tout droit vers une carrière brillante au séminaire protestant où il pratique l'orgue avec passion et à la faculté de théologie de Strasbourg où il est professeur.

    Pourtant, il s'interroge et cherche un autre sens à sa vie. La musique l'attire, il devient un virtuose de l'orgue et publie de nombreux ouvrages dont le « Jean-Sébastien Bach, musicien poète » en 1905. Mais sa vocation humanitaire naîtra le jour où il lui est donné de lire le rapport mensuel d'une association missionnaire de Paris qui se plaint du manque de médecins en Afrique équatoriale française. C'est décidé, il sera médecin.

    Sept ans de travail solitaire entrecoupés de prêches à Saint Nicolas et le voilà diplômé de médecine tropicale. Avec Hélène, une allemande institutrice de famille juive, qu'il a épousée en 1912, il part de Bordeaux le Vendredi Saint 1913 et, après plusieurs jours de bateau, de pistes et de pirogues, débarque à Lambaréné (Gabon d'aujourd'hui) sur le fleuve Ogooué. Tout est à faire et à inventer, avec rien. Les quelques économies amassées avec l'argent des concerts en France, sont passés dans le voyage et le matériel, sans oublier le piano. Un simple poulailler sera l'embryon du futur hôpital qui se construit petit à petit.

    Lorsqu'éclate la guerre en Europe, en 1914, le Gabon est colonie française et ces deux Allemands, citoyens du Reich, sont renvoyés en France où ils seront consignés de caserne en camp d'internement, de Bordeaux à Saint-Rémy de Provence. Pendant son incarcération, il écrit « Kulturphilosophie » en 1923, étude dans laquelle il amorce les prémisses du concept de « Respect de la vie » qu'il développera ensuite dans « La civilisation et l'éthique ».

    De retour seul à Lambaréné en 1924, il doit reconstruire l'hôpital qui a été dévasté. Mais ses tournées musicales pour rassembler des fonds, la notoriété subite qu'il obtient grâce à son ami Einstein qui lui vaut la page de couverture de Time Life, lui donnent le coup de pouce espéré. En 1954, il inaugure le « Village Lumière » où il peut accueillir 200 lépreux et leurs familles. Des médecins, suisses ou français, le rejoignent ainsi que des infirmières. Lambaréné sort de l'anonymat et de la misère. A chaque retour en Europe, il donne des conférences et organise des récitals d'orgue pour récolter les fonds nécessaires au fonctionnement et à l'agrandissement de l'hôpital.

    Ce n'est que tardivement que ce bienfaiteur solitaire sera récompensé et reconnu. Prix Goethe de la ville de Francfort, titulaire de nombreux prix et chaires académiques, il ne recevra le Prix Nobel de la Paix qu'à 78 ans, en 1953. Quatre ans plus tard, inquiet face à la menace nucléaire, il sort de sa réserve politique et lance un « appel à l'humanité » sur Radio Oslo pour faire cesser les essais de bombes atomiques.

    En 1959, il effectue son 14ème et dernier voyage à Lambaréné où il décède le 04 Septembre 1965. C'est là-bas qu'il repose, comme il l'avait toujours souhaité. Il n'est pas exagéré de dire qu'il fut le premier « Médecin sans frontière », pionnier d'une longue lignée. Bravo Albert.

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