• Les Celtes, agriculteurs-soldats peuplant le cœur de l’Europe actuelle, envahirent progressivement la Gaule à partir du IIIème siècle avant notre ère. Constitués d’une multitude de peuples différents et donc manquant d’unité, ils ne purent s’opposer à l’empire romain, deux siècles plus tard, lorsque Jules César, en particulier, engagea victorieusement la « guerre des Gaules ». Le latin s’imposa sur une civilisation qui devint gallo-romaine jusqu’aux grandes invasions germaniques (appelées « barbares » par les Romains) des IV et Vème siècle après JC.

    Ce sont les « Huns », peuple nomade d’origine turco-mongole et vivant sur les steppes entre Danube et Dniepr, qui initièrent ces grandes migrations dès l’année 375 en franchissant la Volga vers l’ouest et en poussant devant eux les Germains. Dès lors, l’empire romain d’occident fut grignoté par des entités d’origine germanique : Francs dans toute la partie nord de la Gaule, Burgondes au centre de celle-ci, Angles et Saxons en Grande Bretagne après avoir chassé les Celtes en Armorique, Wisigoths au sud de la Garonne, Alamans en Helvétie, etc.

    Après avoir éliminé son frère Bleda, Attila devint le chef unique des Huns. Depuis la Hongrie où il s’installa, il mena ses conquêtes dès 441 à la tête de hordes de cavaliers utilisant à merveille arcs et lances qui terrorisaient leurs adversaires. Pour éviter l’invasion par les Huns de Constantinople, capitale de l’empire romain d’Orient, l’empereur byzantin avait accepté de leur payer un lourd tribut. Mais le nouvel empereur, Marcien, refuse tout net cet impôt. Attila hésite puis se tourne vers l’occident, plus fragile. Descendant le long du Rhin, il pille les villes rencontrées, entre en Gaule par Divodurum Médiomatricorum (Metz) qu’il ruine complètement en avril 451, puis Durocortorum (Reims) et Lutèce qu’il épargne (on ne sait pourquoi) et enfin, alourdi d’un formidable butin, il se replie vers l’Est depuis Aurelianum (Orléans) qui résiste, poursuivi par les Romains d’Aetius, les Francs saliens de Mérovée et les Wisigoths de Théodoric 1er.

    Le 20 juin 451, il se trouve devant Catalaunum (Châlons-en-Champagne) et doit, pour franchir la Marche, livrer bataille sur les « champs catalauniques » (que certains situent plutôt vers Troyes). Bien que renforcés d’Ostrogoths, de Sarmates, de Vandales et de Gépides notamment, les Huns d’Attila sont en légère infériorité numérique face aux coalisés gallo-romains dont les Alains et les Wisigoths qui lancent l’attaque. Les combats durent jusque tard dans la nuit et, malgré une contre-attaque de cavalerie, les Huns doivent se replier derrière leurs charriots placés en cercle.

    Au cours des affrontements (quelques dizaines de milliers de morts quand même), le roi des Wisigoths, Théodoric, est tué et son fils saisit ce prétexte pour décréter l’alliance avec le romain Aetius rompue. Il quitte le champ de bataille avec ses guerriers, laissant le patrice (titre romain honorifique venant derrière ceux d’auguste et de césar) Aetius perplexe. Celui-ci se dit alors que laisser Attila repartir vers sa Pannonie d’origine (Hongrie), plutôt que l’anéantir, repousserait celui-ci dans les griffes byzantines et lui conserverait (à lui Aetius) un ennemi à combattre au cas où il voudrait asseoir sa puissance à Rome, comme l’avait réussi César.

    Attila crut d’abord à une ruse quand il vit les Wisigoths quitter les lieux puis il profita de la situation et se remit en route en direction du Rhin, avec un évêque en otage. L’année suivante, il mena une nouvelle offensive vers l’Italie du Nord, menaçant même Rome avant de mourir mystérieusement en 453 pendant sa nuit de noces avec une princesse burgonde. L’empire hunnique ne lui survivra pas. Aetius non plus d’ailleurs qui se fera assassiner.

    Malgré cette bataille des Champs Catalauniques à l’issue incertaine, Attila a laissé une forte empreinte sur les générations futures en Europe. Les Hongrois le vénèrent, bien sûr, alors que d’autres en ont fait un personnage de légende, le « fléau de Dieu », lequel aurait contribué à l’effacement de l’empire romain d’occident.


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