• Pour s’assurer l’accès aux matières premières qui leur manquaient, les Japonais ont mené, fin XIXème et début du XXème siècles, une
    politique d’expansion qui leur a permis de mettre la main sur Formose, la Corée, le sud de Sakhaline disputée avec les Russes et enfin les possessions allemandes après la première guerre mondiale. Ce qui contraria fort les occidentaux, Français d’Indochine et Américains notamment qui s’étendaient, eux, sur l’ensemble du Pacifique.

    En 1940, l’Empire japonais de Hiro-Hito ( localement Shôwa )rejoint les forces de l’Axe ( Berlin, Rome, Tokyo ) et louche à nouveau sur les ports chinois que les Etats-Unis soutiennent par un prêt-bail dès 1941 et par un embargo anti-japonais. Le ressentiment contre les Américains grandit alors aussi vite que les dépenses d’armement au Japon, lequel se convainc qu’il faut frapper un grand coup.

    Pearl Harbor est une vaste crique au sud de Oahu, l’une des îles volcaniques Hawaï, territoire américain donc au milieu de l’océan pacifique où se concentre à l’abri, pendant la WW2, une flotte de guerre US importante ( ne manquent que les porte-avions ). Ce sera la cible de la marine et de l’aviation japonaises qui préparent, en grand secret, aux ordres de l’amiral Yamamoto, une attaque brutale foudroyante.

    Les Japonais connaissaient l’implantation des navires américains dans la rade car leurs espions avaient l’habitude de transmettre les mouvements de ceux-ci par des codes lumineux vers un sous-marin croisant au large. Les bâtiments de guerre étaient amarrés deux par deux pour réduire la surface à défendre contre des actes terroristes.

    Le dimanche 07 décembre 1941, une armada silencieuse japonaise s’est avancée par le Nord-Ouest depuis les îles Kouriles, jusqu’à 200 miles ( 370 km ) de Pearl Harbor. A 06 h 00, au cri de « Tora, tora, tora » (Tigre ), l’amiral Nagumo fait décoller sa première vague de 183 avions, bombardiers, torpilleurs et chasseurs. Puis, à 07 h 15, il envoie la deuxième vague forte de 167 appareils. Les premières bombes nippones sont larguées par les bombardiers en piqué à 07 h 53, sur les 94 navires de guerre en rade. C’est la surprise totale dans cette garnison tranquille. L’officier de quart s’époumone à la radio « Air raid on Pearl Harbor. This is not a drill », « ceci n’est pas un exercice ». Les bateaux touchés contaminent par le feu leur jumeau amarré sur leur flanc, les avions imbriqués sur le tarmac ne peuvent décoller au milieu des explosions et sont détruits  mais des actes héroïques permettent aux canons anti-aériens de riposter avec succès.

    La deuxième vague, passant au-dessus d’Honolulu, acheva les bombardements vers 09 h 45 car Nagumo annula la troisième attaque prévue, estimant que l’effet de surprise était perdu. Les pertes sont à la hauteur de la surprise stratégique : 2.400 morts et près de 1.200 blessés côté américain pour seulement 64 morts, un sous-marinier capturé et 29 avions abattus sur 350 engagés, côté nippon.

    Pourtant, des renseignements de plus en plus alarmistes avaient été reçus par l’amirauté à Washington mais on s’était persuadé que les Philippines ou l’Indonésie pourraient en être le but, pas un Etat américain. Le dernier message d’alerte décodé sera d’ailleurs envoyé d’abord au Panama, puis aux Philippines et enfin, mais à 08 h 00 seulement, à Pearl Harbor. Le rusé président Roosevelt aurait-il laissé sciemment se développer une attaque contre un territoire et des forces américaines pour retourner une opinion américaine peu encline à l’entrée en guerre des Etats-Unis contre l’Allemagne ?  De fait, sitôt connue cette attaque, ressentie comme un électrochoc outre-Atlantique, c’est Hitler qui va déclarer le premier la guerre aux Etats-Unis. «  Ma responsabilité est dégagée » dira Roosevelt qui pourra, dès lors, lancer en toute bonne conscience la formidable machine économique américaine dans le conflit, avec le résultat positif que l’on sait.

     


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