-
<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>
L'année 2001 est restée dans les mémoires du fait de l'effondrement, le 11 Septembre, des deux tours jumelles du World Trade Center de NY, ainsi que d'une l'aile du Pentagone, après que des terroristes extrémistes aient propulsé des avions de ligne sur ces objectifs ciblés.
Mais une autre catastrophe, culturelle celle-là, eut lieu le 26 Février de la même année, lorsque le mollah Mohammed Omar, émir autoproclamé des Taliban en Afghanistan, émit un décret qui stipule que « toutes les statues situées dans les différentes régions du pays doivent être détruites ( ... ) de façon à ce qu'à l'avenir, personne ne leur rende de culte ni ne les respecte.».
Or, le centre de l'Afghanistan fourmille de vestiges anciens et de statues. Ce fut une voie de passage des pèlerins bouddhistes vers la Chine et l'Inde, avant l'arrivée des Musulmans au IXe siècle. Bamiyan, en particulier, sur l'ancienne route de la soie vers l'occident, était une cité religieuse prospère, comptant de nombreux monastères, comme en témoignaient les deux statues monumentales ( 55 et 35 mètres de haut ) des deux Bouddhas debout, excavées au VIe siècle dans la paroi d'une falaise de grés, au milieu de cette vallée à 2.500 mètres d'altitude et à 230 kilomètres au Nord-Ouest de Kaboul. Avec les peintures des grottes et cavités annexes, elles faisaient partie du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Pourtant, bravant le tollé général de toutes les nations du monde, hormis le Pakistan, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis, les Taliban ( pluriel de Taleb, étudiant en théologie ) tirent au canon et à la roquette sur ces Bouddhas, le 08 Mars 2001, détruisant les parties inférieures, la tête ayant été détruite en 1998. « Cela n'est pas aussi facile qu'on peut le penser, se plaint le ministre de l'information taliban, car les statues sont fermement attachées à la montagne ».
Deux jours plus tard, les artificiers pakistanais et saoudiens, issus de leurs rangs, parachèvent l'œuvre de destruction à coups d'explosifs. « Nous ne faisons que casser des pierres » déclare le mollah, désireux de faire disparaître toute image de dieux infidèles à l'Islam.« La reconstruction n'a pas été jugée prioritaire » déclare piteusement le représentant de l'UNESCO en 2002 alors que le site faisait partie de son patrimoine à sauvegarder avant la destruction des statues.
C'est qu'il ne reste plus grand chose à sauver à Bamiyan ... sauf, peut-être, une statue encore plus colossale ! Celle-ci représenterait un Bouddha couché de 350 mètres ( plus de 1000 pieds ) de long, entrant dans le nirvâna. Selon un pèlerin bouddhiste chinois, nommé Xuanzang ( ou Hiuan-Tsang ), qui se rendit en Inde en 632, l'année même de la mort de Mahomet, ce Bouddha couché était recouvert d'or et de bijoux fins.
Sans doute aussi, devrait-on se préoccuper de ces peintures découvertes derrière les statues, dans des grottes ornées de fresques millénaires représentant des scènes de bouddhisme. Ces peintures à l'huile sont plus anciennes que celles des pionniers hollandais et italiens qui pensaient en avoir inventé la technique aux XIVe et XVe siècles mais elles sont très abîmées.
Après la chute des Taliban, les chercheurs de tous pays se mirent en quête de ce troisième Bouddha. On crut l'avoir découvert en Septembre 2008 lorsqu'une équipe d'archéologues franco-afghane mit à jour les restes ( le cou, une main et l'épaule droite ) d'un Bouddha couché de 19 mètres de long seulement, non loin du lieu du dynamitage. Trop petit.
Même s'ils ne seront vraisemblablement jamais reconstruits, la population locale, faite de Chiites Hazara, espère pourtant le retour des Bouddhas qui leur assuraient des revenus touristiques appréciables. Elle avait mal vécu l'arrivée de cet Islam rigoureux, inspiré du Wahhabisme saoudien, appliquant la charia, la lapidation des adultères et l'amputation des voleurs, la non scolarisation des filles et l'exclusion de toute référence occidentale.
La population locale sait intuitivement que l'Islam ne prône pas l'obscurantisme mais bien la tolérance. Allah, que de mal fait-on en ton nom ! Je suis sûr que tu ne cautionnes pas tout ce que ces fanatiques orchestrent, en vérité, à leur propre profit.
<o:p> </o:p>
1 commentaire
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires